L’Âme du monde | Frédéric Lenoir

L'âme du monde

Conte philosophique

Auteur : Frédéric Lenoir

Illustrateur : Alexis Chabert

Éditeur : Nil Éditions

Année d’édition : 2013

Mots-clés : Conte, Philosophie, Sagesse, Initiation, Apprentissage.

La grandeur de l’être humain, c’est qu’il est le seul être vivant qui puisse s’interroger sur la signification de son existence et lui donner une direction, un but.

Sept sages sont mystérieusement appelés à se réunir à Toulanka, un monastère perdu des montagnes tibétaines. Leurs rêves leur ont annoncé un cataclysme planétaire imminent ; ils décident donc de transmettre à deux jeunes adolescents, Tenzin et Natina, les clés de la sagesse universelle, afin qu’ils puissent guider l’humanité après la catastrophe. Leur message répond aux questions essentielles sur le sens de la vie, l’amour et le bonheur. Au-delà de leurs divergences culturelles et religieuses, ils partagent leur expérience personnelle et leur vision de ce que les philosophes de l’Antiquité appelaient l’« Âme du monde » : la force bienveillante qui maintient l’harmonie de l’univers.

Nos âmes ont des besoins invisibles pour les yeux du corps. Elles se nourrissent de la beauté du monde, du chant d’un oiseau, de quelques notes de musique, d’un rayon de soleil sur la neige. Elles se nourrissent de connaissance, d’études, de savoir. Elles se nourrissent de relations aimantes, d’échanges désintéressés, de communion avec tout être vivant, de don de soi. Elles se nourrissent de partage, de justice, de fraternité. C’est pourquoi l’être humain doit reconnaître, nourrir, utiliser et faire grandir les deux organes spirituels qui lui sont propres : le cœur et l’intelligence.

Frédéric Lenoir nous présente avec L’Âme du monde un conte philosophique lumineux et positif, qui nous donne des pistes pour mieux vivre et s’épanouir. Il rassemble huit sages en quête d’une vérité universelle : un vieux rabbin, une jeune nomade mongole, un moine catholique, une mystique hindoue, un sage chinois taoïste, un sage musulman, une philosophe et un lama tibétain. Ces personnes viennent donc de traditions culturelles et religieuses très différentes ; cependant, lorsqu’ils transmettent leur enseignement à Tenzin et Natina, ces sages ne sont jamais nommés : chaque paragraphe est introduit par « Un sage prit la parole et dit ». On ne sait jamais qui dit quoi, leurs paroles ne portent pas la trace d’une croyance ou d’une autre. Ainsi, l’auteur insiste sur le fait que les sages partagent des vérités universelles, qui ne sont pas propres à une culture particulière, mais touchent tous les hommes.

Dans ce conte, Frédéric Lenoir développe de très belles réflexions sur la signification de notre existence et la manière de trouver notre place dans ce monde. Je trouve ça vraiment intéressant d’avoir réuni des personnages d’horizons différents, mais qui n’imposent pas leur croyance aux autres. L’auteur nous montre ici que, malgré nos différences de cultures, de traditions et de croyances, les valeurs fondamentales et essentielles sont les mêmes pour tous, et c’est ce que nous devrions cultiver pour vivre en harmonie avec le monde et avec les autres. Un message puissant, qui est d’autant plus crucial aujourd’hui…

Ce récit assez court se déroule en trois temps. Une première partie d’introduction, de présentation des personnages et du projet qui découle de leur rencontre. Une deuxième partie, centrale, en sept jours, chaque journée étant consacrée à une clé de la sagesse : le sens de la vie, la relation entre le corps et l’âme, la liberté, l’amour, les qualités à cultiver, l’art de vivre et l’acceptation de ce qui est… Et enfin, une troisième partie qui se concentre sur Tenzin, le jeune lama de Toulanka. Après cette semaine d’apprentissage, il médite sur ce qu’il a appris et se prépare à faire face à la destruction prochaine de son monde et à son rôle de guide pour l’humanité.

Âme du monde 3Avec une langue simple et épurée, Frédéric Lenoir va à l’essentiel et délivre ce message sans fioritures inutiles. De plus, dans la version publiée par NiL Éditions, ce texte est présenté dans un très bel objet-livre. Les superbes aquarelles d’Alexis Chabert illustrent le récit ; et le papier utilisé est plutôt épais et particulièrement doux au toucher, ce qui rend l’expérience de lecture encore plus agréable.Âme du monde 2

J’ai lu ce livre pour le défi « Écosse » du Summer Holidays Challenge : lire un livre dont l’action se déroule dans un lieu que l’on voudrait visiter. Ce récit se passe au Tibet, et j’aimerais avoir l’occasion de me rendre un jour dans les montagnes tibétaines, dans un monastère. Ces paysages et cette culture m’attirent beaucoup, et je pense que passer quelques temps dans un lieu comme celui-là serait une expérience spirituelle passionnante…

Ma conclusion : Un très beau conte philosophique, qui nous invite à nous recentrer et à réfléchir sur le sens que nous voulons donner à notre existence, ainsi qu’à notre relation au monde et aux autres. Je vous conseille l’édition illustrée par Alexis Chabert, qui est réellement magnifique !

Note : 18/20

Lu et chroniqué dans le cadre du Summer Holidays Challenge 2016.
Défi « Écosse » : Destination de rêve ~ Lisez un livre dont l’action se déroule dans un lieu que vous voulez visiter.

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